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Photo du rédacteurStéphan Le Doare

European Dream

Ce papier ne sera pas très intéressant. Il reprendra ce que beaucoup ont déjà dit et qui n’a semble-t-il eu aucun écho auprès de ceux qui décident des lois économiques de ce pays. Alors, je dirais sans vous surprendre que la taxe « GAFAM » du jour est une belle connerie. Rappelons que l’idée générale est de taxer de 3% les sociétés dont le chiffre d’affaire dans le numérique dépasse 750 millions d’euros dans le monde et 25 millions en France.





Parce qu'il faut dire que ces "hypersociétés" sont, bien qu’on tente de nous faire penser le contraire, déjà taxées dans leurs activités, qui sont mondiales. Elles injectent plus de 100 milliards de $ d’impôts dans l’économie mondiale chaque année. Alors, certes, pas forcément en France…

Parce qu'il faut dire que ces "hypersociétés" ont la capacité d’absorber cet impôt en le faisant payer en partie par une hausse de leurs tarifs à leurs clients (qui peut se targuer d'avoir plus d'un million de clients ?), ce qui, soit dit en passant, rappelle fortement les taxes pétrolières qui représentent plus de 70% du prix du produit vendu. Rajoutons les négociations à la baisse de leurs tarifs « fournisseurs » sous couvert d’une obligation : « vous comprenez, nous sommes taxés donc nous devons baisser nos prix d'achat ! ».

Parce qu'il faut dire que cette taxe va créer un « plafond de verre » pour les rares startups européennes qui parviendront à se hisser à ce niveau fatidique de chiffre d'affaires, mais qui n’auront pas, elles, la capacité à répercuter cette taxe sur leur consommateur final. Il vaudra donc mieux pour une "licorne" avoir un siège social ailleurs qu’en Europe. Nous tuons encore par là notre capacité à nous doter de concurrents sérieux à ces "hypersociétés" et à garder l'investissement sur nos terres.

Parce qu'il faut dire que cette taxe montre un gouvernement à l’intelligence digne d’une pie qui voit de beaux diamants briller et se jette sur une « manne financière » dont il a bien besoin pour combler le gouffre abyssal de la dette qu’il crée par ailleurs. Pour le politique, c'est un pion d'échec placé sur l'échiquier européen. Bruno Lemaire rentrera dans l'histoire des "stratèges" en prenant les devants d'une Europe désunie. Sans voir qu’à la fin, il est en train de préparer des « souris jaunes » après les « gilets jaunes ». Car ne nous leurrons pas, avec une telle mentalité, les emplois continueront de disparaitre au profit de pays choisissant d’autres modèles économiques pour leur politique du numérique.


Parce qu'il faut dire, enfin, que le politique est de plus en plus déconnecté du monde réel et continue de réfléchir en cercle élitiste fermé de « grands écoliers ». Systémique, il ne sait pas se battre avec le pouvoir économique qu’il n’a jamais côtoyé, vu l’expérience « terrain » limitée de tous ces décideurs. Il est trop imbu de lui-même pour admettre d’autres idées, telle celle de l’OCDE. La piste poursuivie par l'OCDE se concentre plutôt sur une taxe par utilisateur du service (non délocalisable, contrairement à un flux financier) et selon un seuil minimal d'imposition, qui semble plus efficace et plus juste. En fait, le point principal de cette proposition d’impôt est encore une fois le « easy money » (qui ne renflouera même pas les caisses) et la prise de pouvoir à court terme.


Les points positifs ? La proposition annexe par le même Bruno Lemaire sur le suffrage européen , qui doit cesser de rester à l'unanimité des pays. Et la prise de conscience urgente que l'Europe doit se coordonner pour parler d'une seule voix. L'Europe n'est pas grand-chose dans la lutte économique que se livre la Chine et les États-Unis, mais pour être au minimum regardée, au moins, faisons en sorte qu'elle existe.



Stéphan Le Doaré

@stephanledoare

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